Durant l’été, La Ville à Vélo (représentée par Thibaut CHARDEY et Patrick DEHAIS) a été sollicité par Karim SAHLI, membre de Bike Culvercity association de cyclistes du quotidien en banlieue de Los Angeles.
Lors de son séjour en Europe, Karim a interrogé lors de toutes ses escales, des membres de diverses associations locales pour connaître leur démarche vis-à-vis des autorités pour augmenter la part des déplacements à vélo. Ce qu’il trouve intéressant à Lyon, c’est l’aspect transition que la ville connaît. Contrairement à d’autres villes, comme Amsterdam, où les aménagements cyclistes sont solidement implantés, depuis longtemps et la culture vélo très présente. Et donc comment l’état d’esprit des décideurs et des habitants évolue vis-à-vis du vélo. Il nous a aussi demandé comment notre expertise du vélo du quotidien était remontée à la métropole mais aussi lors des élections.
Nous avons longuement échangé sur notre relation avec le Grand Lyon (mais aussi les mairies). Le débat que nous avons organisé lors des élections municipales, pour les électeurs soient clairement informés du programme des candidats sur les déplacements vélos. Thibaut a pu exposer les groupes de travail qu’il connaît bien pour l’élaboration des Voies Lyonnaises. Nous avons surtout appuyé sur le fait que nous ne sommes qu’une association de cyclistes mais en aucun cas, nous ne nous substituons aux services voiries compétents. Avec le temps, on a appris à discuter et ne pas être vu un ennemi l’un pour l’autre.
De son côté Karim nous a exposé les difficultés qu’il rencontrait pour faire accepter le vélo en tant que moyen de transport, alors qu’il est bien intégré comme loisir. Le souci majeur de Culver sont les distances. L’étalement urbain dans la métropole de Los Angeles est une logique d’urbanisme, et c’est un frein majeur pour le développement du vélo. En revanche, cela procure quelques avantages lorsque l’on souhaite ajouter des pistes cyclables le long de routes car il y a un peu plus de place disponible !
Nous lui avons conseillé de rouler sous le tunnel mode doux, et il a beaucoup apprécié le fait de dédier un tunnel complet au vélo. Nous l’avons emmené sur la portion de Voie Lyonnaise 1 déjà réalisée pour qu’il comprenne l’objectif que les infrastructures lyonnaises doivent suivre. Il s’est aussi malheureusement confronté à des livreurs pas très courtois. Et enfin nous l’avons accompagné le long de la ligne T3 (jusqu’à Vaulx la Soie) afin d’exposer aussi les imperfections d’une bonne idée qui malgré tout relie deux pôles travail-loisir du Grand Lyon.
Rencontre intéressante pour La Ville à Vélo : apprendre des difficultés que rencontrent d’autres cyclistes sur d’autres types de territoire, avec d’autres logiques de développement (moins concentré, encore plus pro-voiture, …) mais aussi exposer le travail déjà accompli avant et pendant la transition que nous vivons dans la métropole. Toutes nos activités n’ont pas été abordées, mais sur l’aspect structuration de la voirie, des éléments ont pu être transmis et notre implication en tant que conseillers pratiquants est un point important : Remonter les besoins utilisateurs pour les exposer aux décideurs et aux concepteurs alors que ce n’est pas leur culture initiale.