« Bon à savoir pour les conducteurs de véhicules motorisés : à Lyon, il est beaucoup moins risqué de stationner sur une piste cyclable que sur une place de livraison« . Ce conseil provocant de la part d’une association de défense des usagers du vélo correspond pourtant à une navrante réalité. Durant les neuf premiers mois de 2022, 69 contraventions pour stationnement sur place de livraison ont été distribuées chaque jour contre 16 pour stationnement sur voie cyclable.

Graphique 1: Nombre moyen de contraventions par jour et par motif
Source : Ville de Lyon, Période : 2022 (jusqu’à fin septembre), Calculs : La Ville à Vélo

La Ville à Vélo a enfin obtenu que la Ville de Lyon publie ses données sur les verbalisations du stationnement gênant et très gênant. Ces statistiques mettent en lumière la faiblesse et les disparités avec laquelle ces infractions sont sanctionnées, et en particulier lorsqu’elles ont lieu sur des voies cyclables.

On relève  un contraste  très important entre arrondissements (graphique 2). Dans le 8e arrondissement, 29% des contraventions pour stationnement gênant ou très gênant concernaient les voies cyclables. Cette proportion tombe à 3% dans le 2ème arrondissement, alors même qu’il compte davantage de kilomètres de voies cyclables.

Graphique 2 : Part des verbalisations pour stationnement sur les pistes cyclables par arrondissement de Lyon
Source : Ville de Lyon, Période : 2022 (jusqu’à fin septembre), Calculs : La Ville à Vélo

Pourtant, stationner sa voiture ou son camion sur une voie cyclable, c’est mettre en danger les usagers vulnérables qui les empruntent et décourager les novices ou les moins téméraires. C’est aussi implicitement faire savoir aux cyclistes qu’ils n’ont pas leur place sur la voirie. Une ville qui s’engage dans le développement du transport à vélo se doit de lutter contre ces infractions intolérables, qui mettent les nerfs des cyclistes à rude épreuve. Nombreux sont celles et ceux qui ont circulé à vélo dans des villes telles que Rennes, Bordeaux, Strasbourg, ou même Paris, et constatent avec stupéfaction le nombre élevé de ces infractions à Lyon, où elles sont complètement banalisées.

Le nombre moyen de PV distribués par jour à Lyon pour stationnement sur voie cyclable est inférieur à 1 dans la majorité des arrondissements  Le 5ème arrondissement se distingue avec un nombre de PV voisin de zéro. A fin septembre, cet indicateur était en recul par rapport à 2021 dans tous les arrondissements, sauf le 8ème arrondissement, où elle a généré la moitié des verbalisations pour stationnement gênant ou très gênant.

Graphique 3 : Nombre de contraventions par jour pour stationnement sur piste cyclable par arrondissement de Lyon
Source : Ville de Lyon, Période : 2019 à 2022 (jusqu’à fin septembre), Calculs : La Ville à Vélo

La vidéo-verbalisation ne semble pas à même pour l’heure de modifier ce diagnostic, hormis dans le 3ème arrondissement, où elle a généré la moitié des verbalisations pour stationnement gênant ou très gênant.

Graphique 4 : Verbalisations pour stationnement gênant ou très gênant de janvier à septembre 2022, par arrondissement de la ville de Lyon
Source : Ville de Lyon, Période : 2022 (jusqu’à fin septembre), Calculs : La Ville à Vélo

La Ville à vélo a reçu plusieurs témoignages d’adhérent·es appelant régulièrement la police municipale pour lui demander d’intervenir sur des véhicules en stationnement dangereux. Rares sont celles et ceux qui ont apparemment pu voir leur demande aboutir. 

Les usagers des aménagements cyclables expriment leur grande insatisfaction face à cette situation subie. Lyon a obtenu la plus mauvaise note possible au sujet du respect des infrastructures cyclables, au baromètre Parlons Vélo, une enquête auprès de 277 000 usagers du vélo en France, menée fin 2021.
Le concours du
GCUM d’or, organisé sur le réseau social Twitter début 2022, a compilé des témoignages de stationnements très gênants parfois invraisemblables, suggérant un sentiment d’impunité de la part de leurs auteurs. 

Image https://twitter.com/PolGM1

Les conducteurs de véhicules motorisés savent qu’ils ont un risque très faible d’être verbalisés. Pourquoi, dans ces conditions, s’embêter à chercher une place de stationnement  ?

La Ville à Vélo demande instamment à la Ville de Lyon d’engager une vraie politique de lutte contre ces infractions, à même de mettre un terme aux plus dangereuses, aux plus injustifiables et aux plus répétées d’entre elles. Elle a listé quelques axes et lieux particulièrement problématiques, sur lesquels les efforts doivent être concentrés en priorité (voir ci-dessous).

Son intention n’est pas de pousser à une politique du chiffre, ni d’attiser les tensions, déjà vives, entre usagers. Elle est de souligner l’urgence et l’importance du phénomène et d’avertir les élu·es. A ce jour, la mairie n’a donné aucun signe d’une action volontariste dans la lutte contre ces incivilités synonymes d’insécurité, malgré les précédentes alertes de La ville à Vélo.

Une politique cyclable digne de ce nom ne peut se limiter à la seule création d’infrastructures cyclables. Elle doit absolument être complétée par une campagne engagée pour la sensibilisation des automobilistes et autres conducteurs d’engins motorisés, ainsi que par la mise en œuvre de sanctions ciblées et régulières. L‘instauration d’un outil partagé de signalement de ces incivilités, qui redonne du pouvoir aux citoyen·nes, pourrait être étudiée.

Plus personne à Lyon ne doit se dire que stationner sur une voie cyclable – même  deux minutes – est anodin et sans danger pour les autres usagers.


Liste des axes et lieux prioritaires

  • Lyon 2: rue de la barre
  • Lyon 3 : rue Maurice Flandin
  • Lyon 3 et 8 : cours Albert Thomas
  • Lyon 3 : place ronde
  • Lyon 3 et 7 : cours Gambetta
  • Lyon 5 : avenue du Point du jour
  • Lyon 6 : cours Vitton
  • Lyon 7 : grande rue de la Guillotière
  • Lyon 7 : avenue Jean Jaurès, entre Jean Macé et Stade de Gerland
  • Lyon 7 : partout autour du Stade de Gerland les jours de match
  • Lyon 8 : avenue des frères Lumière
  • Lyon 9 : rue Antonin Laborde

Aux abords de nombreuses écoles aux heures de rentrée et sortie.

Devant les buralistes, particulièrement le soir (quai Arloing, cours d’Herbouville, rue Marietton…)

Les jours de marché (quai Saint-Antoine, avenue de Menival…)

La Ville à Vélo vient d’organiser un concours en mars dernier sur Twitter: les GCUM d’or 🏅 (GCUM est un mot-clé viral sur les réseaux sociaux qui signifie “Garé Comme Une Merde”).


Il s’agit de la première édition de ce concours, pour lequel les internautes élisent leur photo ou vidéo préférée de véhicules garés sur une infrastructure cyclable de la métropole de Lyon.


Ce concours a rencontré un véritable succès – plus de 100 photos collectées en quelques jours– , sur internet et dans les médias, avec plusieurs articles dans Le Progrès (ici et ici), France 3, Lyon Capitale (ici et ici), Ouest France, L’Humanité, Lyon Mag (ici et ici) ou BFM TV (ici et ici), ce qui souligne qu’il s’agit d’une préoccupation majeure des cyclistes de la métropole de Lyon.

Derrière une apparence ludique, l’objectif était de sensibiliser public et élus à la dangerosité des stationnements sur les aménagements cyclables, très fréquents et pourtant passibles d’une amende de 135 euros (stationnement très gênant – contravention de 4ème classe). 


Peu de chiffres de verbalisations de ces infractions par les polices nationales et municipales sont communiqués. Ils sont en tout état de cause trop faibles pour juguler le phénomène.

Plusieurs communes de la métropole, dont Lyon, Villeurbanne, Vaulx-en-Velin, Décines, Saint-Fons, Pierre-Bénite et Vénissieux, ont obtenu la note la plus basse dans la catégorie « Effort de la ville » concernant la fréquence des stationnements sur les itinéraires cyclables au dernier Baromètre des villes cyclables (2021) de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB).


Parmi les autres communes du Grand Lyon, aucune n’a obtenu une note au-dessus de la moyenne. Il s’agit bien d’un problème généralisé sur toute la métropole de Lyon.


Les cyclistes du Grand Lyon rencontrent régulièrement de nombreux véhicules stationnés illégalement sur les infrastructures cyclables, ce qui les oblige à se déporter sur la voie générale. Ils se retrouvent alors au milieu de la circulation motorisée, exposés au risque qu’un conducteur les percute. Le véhicule mal garé gêne la visibilité des autres usagers, y compris des piétons qui traversent, ce qui accroît le risque d’une collision.


Des accidents graves, dont certains mortels, sont à déplorer dans cette configuration. Le Tribunal de Strasbourg a estimé qu’un automobiliste mal garé était tout aussi responsable du décès d’une cycliste tuée en le contournant que le chauffeur de poids-lourd qui l’a percutée, et l’a condamné à la même peine.

Lutter contre les véhicules stationnés illégalement sur les aménagements cyclables est un enjeu de sécurité et d’accessibilité. 

La Ville à Vélo salue les efforts menés par la Métropole pour construire de nouveaux aménagements cyclables. Il reste à les faire respecter.        

La Ville à Vélo demande donc :

  • que chaque mairie de la métropole ainsi que le Grand Lyon communiquent sur la dangerosité du stationnement sur infrastructures cyclables et mettent en avant les bonnes pratiques
  • des campagnes de verbalisations régulières
  • l’accès aux données de verbalisations et vidéo-verbalisations : chiffres par jour, par ville et par arrondissement

La limitation de vitesse à Lyon est passée à 30 km/h le 30 mars 2022. Le maire de Lyon, Grégory Doucet, a affirmé son objectif de zéro mort de la circulation dans la ville. Pour aider à atteindre cet objectif, tout en améliorant la sécurité des cyclistes et piétons, la Ville à Vélo souhaite que la métropole atteigne l’objectif de zéro GCUM.

Suite à ce concours, nous avons adressé des courriers au préfet délégué à la sécurité, au maire de Lyon et de chacun des arrondissements de Lyon, au Vice-Président de la Métropole de Lyon en charge des mobilités actives, ainsi qu’aux maires de plusieurs communes.

Nous attendons une réponse rapide et efficace. Il y a urgence!

Jeudi 21 septembre à 8h : opération chaine humaine.

  • Lieu : Cours Gambetta, entre le pont de Guillotière et la place Gabriel Péri
  • Horaire : à partir de 8h, formation de la chaîne humaine
  • Tractage et interpellation des automobilistes

Le vélo, un moyen agréable et efficace pour se déplacer en ville

Lors de son discours à la convergence vélo, David Kimelfeld a confirmé les ambitions de la Métropole de Lyon : « la dynamique actuelle sera maintenue, nous atteindrons les 1000 km en 2020 ».

De nombreux lyonnais utilisent ces aménagements cyclables pour se rendre au travail, car le vélo c’est pratique, c’est agréable, « c’est joyeux » disait le président de la métropole dimanche dernier.

Pratique et agréable tant que la bande est circulable… Car une minorité d’automobilistes indélicats n’hésitent pas à stationner sur les bandes cyclables.

Une infraction et une mise en danger des cyclistes !

Les cyclistes lyonnais sont confrontés quotidiennement à ce qu’ils ont baptisé les #GCUM (garé comme une m…). Ce que certains automobilistes perçoivent comme de petites incivilités, sont des infractions qui mettent en danger les cyclistes en les obligeant à se déporter de la bande cyclable.

C’est la raison pour laquelle, depuis 2015, le stationnement sur un aménagement cyclable est considéré par la loi comme « très gênant » et est sanctionné par une amende de 135€. De plus, en cas d’accident, la responsabilité des automobilistes peut être engagée : à Strasbourg, deux conducteurs ont été condamnés, début 2017, à six mois de prison avec sursis pour homicide involontaire sur une jeune cycliste. Mais cela ne dissuade pas tous les automobilistes.

Certains cyclistes sont donc contraints de modifier leur trajet pour éviter les secteurs les plus concernés. D’autres préfèrent se mettre en infraction en circulant sur le trottoir là où ils ne se sentent pas en sécurité.

Sensibiliser le grand public et dénoncer le manque de volonté politique.

Aujourd’hui, l’association d’usagers de la bicyclette « La Ville à Vélo », souhaite :

  • Sensibiliser le grand public sur la nécessité de respecter les bandes cyclables.
  • Dénoncer le manque de volonté politique pour lutter contre le stationnement sur les aménagements cyclables, qui met en danger les cyclistes et entrave la politique cyclable de la métropole. En réalisant une chaîne humaine sur le cours Gambetta, le long d’une bande cyclable particulièrement encombrée de véhicules en stationnement, les militants cyclistes vont sécuriser l’aménagement et permettre à ceux qui se rendent au travail (6000 vélos par jour sur cet axe !) d’emprunter ce couloir sans être mis en danger.• Association d’usagers du vélo pour Lyon et son agglomération• Objectif : rendre plus sûrs et plus efficaces les déplacements à vélo
    • Organisation : plusieurs représentants et/ou des référents pour chaque arrondissement et commune limitrophe + un bureau dynamique
    • Contact presse : Julien MAZILLE 06 18 51 18 01

Version PDF disponible ici : Une chaîne humaine pour protéger les pistes