Portrait d’adhérent·e : Pourquoi adhérer à La Ville à Vélo ?

/ Portrait

Myriam, autrice jeunesse

A 16 ans, mes parents m’ont acheté d’occasion mon premier vélo adulte, pour parcourir La Rochelle-Vannes. Ensuite, j’ai eu l’idée de l’utiliser ponctuellement pour des trajets du quotidien, vers le lycée. On était au milieu des années 90 et rien n’était fait pour le vélo en ville. J’avais vu mes correspondants allemands aller en vélo au lycée. Ils avaient de belles pistes cyclables et d’immenses parkings à vélo devant le lycée ! Ici on n’avait rien et j’ai mesuré notre retard.

Dans les années 2000, je travaillais à Bourg-en-Bresse et me rendais à la gare de la Part-Dieu en vélo avant de prendre le train. Du vélotaf, en quelque sorte, mais personne ne l’appelait comme ça. J’avais toujours le même vélo, pas tout jeune (je pense qu’il datait des années 70). Il était léger, maniable, rapide et n’attirait pas les voleurs avec son look vintage.

En 2010, je suis tombée gravement malade et n’ai plus pu faire de vélo à cause de gros problèmes d’équilibre et de douleurs chroniques. S’en sont suivies 10 années sans vélo et avec une marche difficile. Inutile de dire que mes possibilités de déplacement se sont beaucoup réduites. Je prenais les transports en commun à condition que le lieu où je me rendais soit bien desservi, avec peu de correspondances, et c’était loin d’être toujours le cas. J’ai renoncé à de nombreux déplacements, qui représentaient trop de fatigue.

Quand j’ai appris l’existence de tricycles PMR, j’ai commencé à me renseigner. Difficile de trouver un revendeur sur Lyon où je puisse essayer un tricycle. Les seuls disponibles à l’essai étaient des tricycles médicaux très spartiates (pas de vitesses, pas de roue libre, etc) dans des magasins de matériel médical. J’ai seulement pu tester un triporteur électrique au parc Blandan lors d’une manifestation de promotion des vélos cargos.

J’ai fini par trouver une jeune marque française qui disposait d’un commercial à Lyon avec qui j’ai pu tester un tricycle électrique au parc de la Tête d’or. Un dernier obstacle: le prix ! Ces tricycles valent plusieurs milliers d’euros. J’ai donc fait une demande de financement auprès de la MDPH (Maison Des Personnes Handicapées), qui m’a été accordée. L’aide proposée représentait les ⅔ de la somme totale. J’ai pris définitivement la décision d’acquérir un tricycle pendant le premier confinement.

Bien m’en a pris. Je n’utilise presque plus les transports en commun et ai retrouvé une liberté de déplacement perdue depuis longtemps. Je suis beaucoup moins fatigable en vélo et arrive à rouler 1h sans problème.

Heureusement que j’avais fait beaucoup de vélo en ville avant, car circuler en tricycle est loin d’être simple. Passée la période d’adaptation à la conduite – les sensations sont différentes de celles qu’on a sur un vélo 2 roues (on ne se penche pas dans les virages, par exemple) – on se trouve confronté aux infrastructures cyclables existantes, souvent mal adaptées: bandes cyclables inclinées donc impraticables, peu de places de stationnement assez larges (il me faut un arceau totalement libre) et sécurisées, difficile pour les taxis et bus de doubler un vélo large sur les coronapistes (je me fais souvent klaxonner)…C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai adhéré à La ville à vélo. Il y a encore beaucoup à faire pour favoriser la pratique du tricycle PMR à Lyon.

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