La Vie à Vélo : témoignage d’Edith

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Pendant tout le mois de décembre, nous vous proposons des témoignages de personnes qui se déplacent à vélo dans la métropole de Lyon.
Aujourd’hui, Edith, 80 ans, au quotidien entre Pierre-Bénite et Oullins

Edith – Pierre-Bénite – centre d’Oullins : 1,5 km, 5 mn, tous les 2 à 3 jours, ou domicile sud de Pierre-Bénite : 2 km 1 fois par semaine, 8 mn

Edith circule à vélo depuis l’âge de 6 ans et elle en a… 80 ! A 6 ans, elle allait se baigner dans le Rhône en famille (ça se faisait à l’époque !) et à 8 ans elle allait à son cours de gymnastique à Caluire à vélo.

Pas d’élément déclencheur pour le fait de se déplacer à vélo pour Edith : c’était une « habitude familiale dans les années 50 ! on apprenait à faire du vélo à 5 ans ! ». Edith circule à vélo pour l’agrément, la facilité de déplacement, et de stationnement, et constate qu’elle transporte davantage de courses pour le même temps qu’en voiture.

« Je me sens moins solitaire »

Autre argument solide : la fiabilité de la durée de ses déplacements : pas de stress concernant un retard possible (sauf crevaison). Avec les déplacements à vélo, Edith profite également du « plaisir de faire de l’exercice, moins fatigant, à mon âge, qu’à pied, et où je me sens moins solitaire ».

« Pendant le confinement, c’était un élément de liberté formidable, je pouvais faire plusieurs fois un km autour de mon domicile sans me lasser, en jouissant de la voirie toute à moi ! »

« Quand je rencontrais 3 cyclistes sur mon parcours, j’étais contente! »

Quand elle travaillait, elle allait au travail en voiture, car son lieu de travail était trop loin de son domicile (Pierre-Bénite-Bron), et dans les années 70, il n’y avait pas d’aménagements cyclables – et une circulation automobile plus dense que dans son enfance. Ensuite, dès les années 80 Edith est devenue une pionnière des déplacements à vélo et de l’intermodalité !

« Il y a encore 20-30 ans, dans les années 1985 – 2000, j’embarquais mon vélo – pliant – dans ma voiture, que je déposais aux portes de Lyon, et je faisais mes courses à vélo à Lyon : quand je rencontrais 3 cyclistes sur mon parcours, j’étais contente ! Sans aménagement cyclable, je ne me sentais pas d’aller de Pierre-Bénite à l’entrée de Lyon à vélo. Je me déplaçais également en transports en commun, et lors de l’arrivée du métro à Oullins, j’ai abandonné ma voiture pour le métro, mais je faisais « vélo + métro + éventuellement vélo ».

L’impact du vélo sur sa vie est d’abord contemplatif : c’est le bonheur de profiter de temps en temps, quand elle doit aller à Lyon, des berges du Rhône avec les cygnes et de beaux nuages ensoleillés. « Comme aujourd’hui le 13 décembre, le plaisir de faire de l’exercice, le plaisir de me sentir libre, le bonheur de ne pas polluer la planète ».

Pour son travail, elle parcourait à vélo les villes qui lui demandaient de faire un Schéma Directeur Vélo, et surtout elle demandait aux élu.es et aux technicien.nes de prendre leur vélo pour sillonner leur ville avec elle, et expérimenter ce qu’il fallait faire comme aménagements cyclables.

« Le bonheur, quand une connaissance ou un membre de ma famille me disait : j’ai emprunté tel aménagement cyclable, c’était un vrai plaisir, cela m’a fait penser à toi ».

« Je n’aurais pas pu faire cette découverte si je n’avais pas utilisé mon vélo ! »

Ce qui continue de surprendre Edith, c’est le fait de découvrir des lieux qu’elle n’aurait jamais pu découvrir autrement. Elle nous partage une de ses plus belles découvertes :

« Le jour où, à Paris, je circulais sur les berges de la Seine par un beau matin de printemps très ensoleillé, pour me rendre à une réunion. J’étais en avance et je découvre, médusée, l’exposition qui venait de s’ouvrir, sur le Pont des Arts, de la statuaire de Yousmane Saw : ses personnages, plus grands que nature, en terre ocre, éclairés par le soleil levant, sur fond de ciel bleu et d’eau, c’était d’une beauté et d’une force saisissantes… Je n’aurais pas pu faire cette découverte si je n’avais pas utilisé mon vélo ! »

« Je fais tout à vélo, c’est moins contraignant »

Elle en fait de même pour la fête des Lumières : elle se déplace à vélo, pour aller jusqu’à Lyon, ce qui est beaucoup moins fatigant qu’à pied, et lui permet de découvrir davantage de lieux d’animation.

Il lui arrive d’utiliser vélo + train + vélo et elle continue à utiliser régulièrement l’ensemble voiture + vélo pliant. Il y a quelques années, il lui est arrivé d’utiliser le métro (Oullins – Lyon) + vélo pliant, « mais avec les aménagements cyclables, ce n’est plus la peine : je fais tout à vélo, c’est moins contraignant ».

N’hésitez pas trop longtemps : on vieillit vite ! Je redoute le moment où, en vieillissant, je perdrai la liberté que me procure mon vélo ! »

« Expérimentez la liberté que vous donne l’usage du vélo, le bonheur de découvrir des lieux que vous ne découvririez pas autrement, la satisfaction de raccourcir vos temps de parcours et d’éprouver la fiabilité de ces temps de parcours, le soulagement de ne pas stresser dans les embouteillages ou à rechercher une place de stationnement, calculez les économies que cela vous permet de réaliser par rapport à la voiture, testez la satisfaction de faire de l’exercice tout en assurant vos obligations de déplacement,.. N’hésitez pas trop longtemps : on vieillit vite ! Pour moi, je redoute le moment où, en vieillissant, je perdrai la liberté que me procure l’utilisation de mon vélo ! »

Pour nous raconter, comme Edith, votre expérience à vélo, c’est par ici