L’engagement d’une équipe municipale ou métropolitaine est indispensable au succès d’une politique cyclable. A quelques jours des élections municipales et métropolitaines, il n’est pas facile de s’y retrouver entre les promesses qui se ressemblent toutes, mais ne s’équivalent pas forcément.Si toutes les listes se déclarent “pour le vélo”, la plupart sont frileuses quand on regarde de plus près leurs promesses qui manquent d’ambition. Bruno Bernard coche toutes les cases pour la ville cyclable, tandis que David Kimelfeld, actuel président de la métropole, est un challenger sérieux. La Ville à Vélo a interrogé les candidat·e·set partage avec vous ses impressions, pour vous permettre de #VoterVélo les 15 et 22 mars !

La méthode

Nous avons à la fois organisé un débat, compilé les déclarations des candidat·e·s dans les médias. Via le site Parlons-vélo, nous avons également préparé, pour chaque circonscription, un questionnaire précis, basé sur le Plan Vélo Citoyen présenté en janvier 2020 par les associations cyclistes Grands-Lyonnaises. Toutes les listes ont répondu à nos questionnaires, dans au moins une commune ou une circonscription métropolitaine. Pour comparer les programmes, nous avons procédé thème par thème, en favorisant les projets précis, chiffrés et datés. Nous craignons en effet que des déclarations d’intention trop vagues ne soient pas suivies d’effet. Nous avons aussi été attentifs aux contradictions internes des programmes et en particulier aux promesses faites à la voiture qui peuvent être incompatibles avec le développement d’un réseau cyclable.

Les résultats

Le programme de Bruno Bernard (Maintenant Lyon) est le plus détaillé et le plus ambitieux, quel que soit la commune ou l’arrondissement considéré. Il privilégie des solutions simples pouvant être mises en place rapidement comme on le voit par exemple dans la proposition de réaménager le quai Gailleton. En seconde position, David Kimelfeld (Ensemble avant tout) dispose d’un programme sérieux et complet également. S’il n’y a pas de doute sur la volonté de faire avancer la cause du vélo, les propositions évoquées sont un peu plus timides sur le rééquilibrage de l’espace public. Renaud Payre (La Gauche Unie) et Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en Commun) affichent de réelles ambitions mais leur programme ne sont pas poussés au même niveau de détail et laissent de grandes zones de flou. Gérard Collomb (Prendre un temps d’avance) a des ambitions pour un réseau cyclable mais il manque les autres composantes du système vélo. De plus, certains tronçons du réseau vélo express sont conditionnés à la réalisation de l’Anneau des Sciences – donc ne seront pas réalisés avant 2040. Quant aux autres candidats, leur programme ne comportent presque aucune mesure sur le vélo. Vous voulez en savoir plus ? Consultez ci-dessous les points qui nous ont semblé importants !

évaluation des programmes – Programmes connus au 11_03_2020

La mobilité, et particulièrement le vélo se sont imposés comme sujets majeurs des municipales 2020.
La campagne nationale « Parlons Vélo ! Municipales 2020 » de la Fédération des Usagers de la Bicyclette permet à chaque citoyen.ne de comparer les plans vélo proposés par les candidat.e.s

L’antenne villeurbannaise de la Ville à Vélo a demandé aux candidat.e.s de répondre à 40 questions pour connaître leurs engagements pour une ville cyclable pour toutes et tous.

Ce questionnaire est la déclinaison villeurbannaise du Plan vélo citoyen concocté par La Maison du Vélo Lyon, La Ville à Vélo et les ateliers de la CLAVette (Janus, Le Chat Perché, Change de chaîne, La P’tite rustine, Les Bikers, Tricycle)

Nous avons pu analyser les questionnaires des listes ayant répondu avant le 6 mars midi
– Cédric Van Styvendael, Villeurbanne en commun
– Béatrice Vessiller, Pour Villeurbanne avec Béatrice Vessiller
– Clément Charlieu, Un Nouvel Elan pour Villeurbanne
– Emmanuelle Haziza, Villeurbanne au Cœur
– Prosper Kabalo, Villeurbanne C’est Vous

Les 40 questions ont été classées dans 9 thèmes:
– Plan vélo et organisation
– Grands axes / REV / coupures urbaines
– Apaisement des rues
– Sécurité
– Stationnement vélo
– Réduction de la place de la voiture
– Faciliter l’accès au vélo
– Culture vélo
– Questions diverses et commentaires

Sur chaque thème les réponses ont été analysées et notées de 0 à 5.
Voici les résultats:


Retrouvez ici les réponses complètes de chaque liste avec les réponses de « Philippe Vieira Villeurbanne 2020 pourquoi pas? » dont les réponses n’ont pas été envoyés dans les délais fixés par notre équipe de bénévoles et n’ont donc pu être analysées

https://municipales2020.parlons-velo.fr/e/Villeurbanne (69100)

 

Longuement attendu, le projet de Loi d’orientation des mobilités (LOM) est enfin adopté par un ultime vote de l’Assemblée nationale ce 19 novembre. L’objectif de cette loi est de faciliter les déplacements de tous les jours, en ville comme à la campagne et, in fine, s’attaquer à la source majeure de pollution que sont les transports. Au programme ? Moins de grands projets et plus d’entretien des réseaux de mobilité du quotidien, la priorité est mise sur le report modal vers les modes actifs. Tour d’horizon de quelques grandes avancées pour le vélo.

Reconnaissance du vélo

Après deux ans de concertation et plusieurs allers-retours entre l’Assemblée nationale et le Sénat, la LOM reconnaît le vélo comme un mode de déplacement à part entière, vertueux pour notre santé comme pour l’environnement. Plus de 10 % des amendements proposés concernaient le vélo. En consacrant une enveloppe annuelle de 50 millions d’euros pour résorber les discontinuités cyclables, la LOM parachève le Plan vélo dévoilé par le Premier Ministre en septembre 2018. L’objectif ? Tripler la part modale du vélo dans les déplacements du quotidien d’ici 2024, en passant de 3 à 9 %.

Le changement de comportement passe par un vrai système vélo

Au-delà de la définition des « mobilités actives », le texte prévoit d’autres mesures pour (re)mettre les Français.es en selle. Citons notamment :

  • L’introduction de la « LAURE interurbaine » dans le Code de l’environnement : « À l’occasion des réalisations ou des rénovations de voiries hors agglomération, les gestionnaires auront l’obligation d’évaluer le besoin d’aménagements cyclables». Cette nouvelle disposition entend servir de levier pour résorber les coupures cyclables dans les espaces d’entrées et de sorties de villes, souvent identifiées comme des points noirs majeurs.
  • La mise en place du Fonds vélo, confirmé depuis l’annonce du Plan vélo, qui vient utilement compléter les autres financements disponibles pour et dans les territoires (Dotation de soutien à l’investissement local, financements européens, Contrats de Plan État-Région, financements des collectivités…).
  • La confirmation de l’apprentissage de la mobilité à vélo dès le plus jeune âge à l’école, avec l’objectif de permettre à chaque élève de maîtriser, à son entrée au collège, la pratique autonome et sécurisée du vélo dans l’espace public (programme savoir-rouler).
  • La création d’un « forfait mobilités durables », qui remplace l’Indemnité Kilométrique Vélo, permettant aux employeurs de verser jusqu’à 400 € par an à leurs salariés qui se rendent au travail à vélo, (sous réserve d’un accord d’entreprise ou décision de l’entreprise). L’État généralisera la mise en place de ce forfait pour tous ses agents d’ici 2020, à hauteur de 200 €/an.
  • Un encadrement pour l’identification des vélos pour lutter contre le vol et le recel de vélos via la création d’un fichier national et le marquage obligatoire des vélos neufs dès le début de l’année 2021.
  • L’amélioration de l’intermodalité vélo + train et vélo + autocar en rendant le stationnement sécurisé obligatoire dans les gares et les pôles multimodaux à horizon 2024, ainsi qu’en rendant obligatoire l’emplacement destiné au transport de vélos non démontés dans les trains neufs ou rénovés et dans les autocars neufs ou rénovés hors services urbains (au minimum cinq vélos).
  • L’obligation pour les poids lourds (tout véhicule > 3,5t), à partir de 2021, de signaler leurs angles morts, par exemple par des autocollants, pour renforcer la sécurité des cyclistes et piétons.
  • L’obligation d’accompagner les publicités automobiles d’un message promotionnel encourageant l’usage des mobilités actives et partagées.

Mise en œuvre pratique à préciser

Le texte marque une avancée considérable pour changer le visage de la mobilité quotidienne, mais plusieurs questions restent encore en suspens quant à la mise en œuvre concrète de cette loi. Les décrets d’application doivent notamment préciser la qualité et la durabilité de l’identification des vélos, les volumes d’emports de vélos dans les autocars et les trains, et la mise en œuvre du programme savoir-rouler.