En 2020, avant les élections municipales, La Ville à Vélo avait interrogé les candidats de Tassin-la-Demi-Lune sur leurs propositions en faveur du vélo.
Cinq ans plus tard, à l’approche de la fin du mandat, quel bilan tirer de ces promesses ?
Résultats :
1 engagement réalisé (5,2 %)
6 en partie réalisés (31,5 %)
12 non réalisés (63,1 %)
Le constat est sans appel : la politique cyclable de la municipalité reste quasi inexistante.
Quelques actions à saluer
Certaines actions de la mairie de Tassin sont à saluer. La ville a mis en œuvre quelques mesures ponctuelles :
Comité vélo : installé en début de mandat, il s’est réuni régulièrement (même si son rôle est resté limité à une information descendante).
Stationnement sécurisé : création d’un local près du gymnase des Genetières.
Formation aux adultes : une session annuelle de remise en selle théorique et pratique.
Mobilisation dans les écoles : participation au Défi mobilité organisé en 2023, 2024 et 2025 à l’initiative des parents d’élèves des écoles Prévert, Leclerc et Berlier Vincent et avec l’aide des associations (La ville à vélo, A vélo sans âge, Cycloteam 69, les bénévoles de l’atelier d’auto-réparation vélo de Tassin) : aide de la ville à la sécurisation du vélobus par la mobilisation de la police municipale et de la gendarmerie, stationnements temporaires, prêt de chasubles.
Semaine sur la sécurité routière : organisation d’une semaine sur la sécurité routière chaque année avec une matinée sécurité routière pour les enfants, lors de laquelle il était possible de venir à vélo.
Ces initiatives montrent qu’il existe une volonté de faire quelque chose. Mais elles restent très marginales au regard des besoins.
Des engagements non tenus sur les sujets structurants
1. Un réseau cyclable embryonnaire
Malgré ses engagements, la mairie n’a pas contribué à développer un réseau cohérent :
Opposition au tracé de la Voie Lyonnaise 5 (VL5),
Blocages sur la VL8 (refus d’adoption des arrêtés d’interdiction de stationnement pendant les travaux sur l’avenue Vincent Serre),
Blocages sur l’avenue de la République (obstruction à la pérennisation des voies mixtes vélo/bus),
Projet de zone de rencontre sur l’avenue du 8 mai 1845 avorté (très mal conçu pour les cyclistes et ne respectant pas la loi Laure).
Résultat : seules ont été aménagées l’avenue Victor Hugo – et encore, dans le cadre du mandat précédent – et la place Vauboin.
Les cyclistes tassilunois doivent donc composer avec des discontinuités permanentes et des aménagements inexistants ou dangereux (voir notre article sur le Baromètre Vélo).
2. Sécurité routière : peu d’actions
Plan de circulation : aucun travail global sur l’apaisement de la circulation, malgré les enjeux.
Zones 30 : uniquement deux nouvelles rues passées en zone 30 (chemin de la Raude et chemin de l’Aïgas).
Double-sens cyclables : aucune mise en conformité des zones 30 à sens unique, alors qu’il s’agit d’une obligation réglementaire.
Ecoles : aucune restriction ou suppression de la circulation devant les écoles aux heures d’entrée et de sortie des classes.
Angles morts et poids lourds : aucune initiative locale, tout est renvoyé à l’État.
La promesse d’une ville apaisée n’a jamais été tenue.
Un local sécurisé a été créé près du gymnase des Genetières. Cependant, il reste sous-utilisé faute de communication.
Quelques arceaux ont été installés (notamment devant l’Atrium et la maison des familles).
Mise en œuvre partielle de la création de zone de stationnement à proximité des passages piétons, en dépit de l’opportunité créée par l’interdiction d’aménager des emplacements de stationnement automobile 5 mètres en amont des passages piétons (mise en conformité au plus tard le 31 décembre 2026).
L’absence de création de stationnement sécurisé dans les lieux accueillant du publicnouvellement construits en violation de la loi LOM, comme pour la nouvelle crèche de la Raude.
Absence de plan pour équiper systématiquement les commerces, équipements sportifs, écoles et gare SNCF (alors pourtant que le Baromètre vélo montre d’importants besoins de stationnement).
À l’heure où le manque de stationnement est un frein majeur à la pratique du vélo, la mairie a pu très pu agi et n’a pas profité des propositions de La Ville à Vélo pour se conformer à la loi, mieux rentabiliser ses investissements et avoir plus d’efficacité.
4. Des services vélo largement absents
Au-delà des infrastructures, une politique vélo ambitieuse doit aussi reposer sur des services adaptés, pour faciliter l’usage au quotidien. M. Charmot avait refusé de s’engager sur des aides à l’achat ou encore sur des services municipaux exemplaires. Mais, même sur les engagements pris, le mandat de M. Charmot est décevant :
Location et services partagés : aucune facilitation pour l’implantation de services de location courte et longue durée de vélos (incluant vélos pliants, vélos cargo, VAE), aucune nouvelle station Vélo’v.
Cyclogistique : aucune stratégie pour organiser le transport et la livraison de marchandises au moyen de vélos ou d’autres types de cycles pour le dernier kilomètre, malgré les aides existantes.
En clair, les services qui pourraient rendre le vélo accessible à toutes et tous ou apaiser la ville sont restés lettre morte à Tassin.
Locaux vélos dans les écoles : refus systématique malgré les demandes des parents d’élèves.
Déplacements scolaires : seuls les vélobus organisés une journée dans l’année, en 2023, 2024 et 2025, par les parents avec l’aide des associations et de la ville lors du Défi Mobilité, ont fonctionné.
Ainsi, aucune politique structurée pour donner aux enfants l’autonomie nécessaire n’a été développée.
6. Une communication défavorable au vélo
La mairie a souvent tenu un discours hostile ou caricatural sur le vélo :
Lettres polémiques envoyées aux habitants sur les deniers publics (par ex. sur l’avenue de la République).
Soutien à des pétitions contre des aménagements cyclables.
Sondages Google orientés et sans rigueur méthodologique (questions orientées, possibilité de voter plusieurs fois, pas de gestion du sondage par un organisme neutre).
Incohérence dans les propositions : refus du projet des Voies Lyonnaises sur l’avenue de la République ou de voies mixtes bus/vélo en raison d’une prétendue fréquentation trop faible des cyclistes tout en proposant une bidirectionnelle sur cet axe.
Utilisation d’un vocable péjoratif et hostile :
« autoroute à vélo » pour dénigrer les Voies Lyonnaises.
« la « vélo suffisance » ou la fausse bonne idée par excellence » (Magazine municipal, Déc. 2024), etc.
Comptages discutables sur l’avenue de la République non cohérents avec le compteur voitures de l’avenue de la République ainsi qu’avec le compteur vélo installé à proximité rue du Bourbonnais qui montrent une progression exponentielle de la fréquentation cycliste.
Ces prises de position ont contribué à alimenter la méfiance et le rejet d’une partie de la population, au lieu de construire une culture commune autour du vélo.
A propos de l’avenue de la République : l’enjeu n’est pas de faire circuler le plus grand nombre de véhicules le plus rapidement possible pour éviter les embouteillages, mais de permettre à un maximum de personnes de se déplacer efficacement.
L’absence d’intégration du vélo comme mode de déplacement du quotidien
Au fil du mandat, un constat s’impose : la municipalité actuellement en place ne tient pas compte du rôle du vélo dans sa politique de mobilité.
Les blocages récurrents sur les projets métropolitains conduisent à conserver le statu quo, peut-être en considération d’un électorat perçu avant tout comme automobiliste et ne pratiquant pas le vélo réservé aux loisirs.
Avec 73 % d’engagements pris en 2020, Tassin aurait pu devenir un exemple dans l’Ouest lyonnais. Cinq ans plus tard, force est de constater que les promesses n’ont pas été tenues :
Un seul engagement complètement réalisé.
Des infrastructures cyclables quasi absentes.
Une communication qui freine plus qu’elle ne soutient.
Le vélo reste le grand oublié du mandat de Pascal Charmot.
Pour la prochaine mandature, l’enjeu est clair : sortir d’une vision centrée sur la voiture et construire enfin une ville apaisée, sûre et agréable à vivre, où le vélo trouve toute sa place.
Avis aux futurs candidats et candidates aux élections municipales à Tassin !
Découvrez les résultats du Baromètre Vélo 2025 à Tassin-la-Demi-Lune : la note passe de F à E. Les habitants saluent des progrès, mais demandent une accélération de la transition cyclable.
Le Baromètre Vélo est l’enquête de référence sur le ressenti des habitants concernant les conditions de circulation à vélo dans leur commune. Elle s’adresse tant aux cyclistes qu’aux non-cyclistes.
Avec 330 000 personnes répondantes, c’est la plus grande enquête vélo au monde.
Les résultats de la 4ᵉ édition viennent d’être publiés.
Voici la synthèse des résultats pour Tassin.
A Tassin, un climat vélo encore médiocre, mais en légère amélioration
Classement de Tassin aux différentes éditions :
2025 : E
2021 : F
2019 : F
2017 : G
Participation : +32,6 % à Tassin depuis 2021.
Toutes les thématiques notées — ressenti global, sécurité, confort, efforts de la ville, stationnement — progressent légèrement.
La note globale « E » traduit cependant un climat cyclable encore médiocre.
Faute de soutien adapté, le territoire reste fortement dépendant de la voiture individuelle et peine à engager une véritable transition vers une politique cyclable ambitieuse.
Ressenti général :
Démocratisation de l’usage du vélo : les répondants estiment que la pratique s’est démocratisée et progresse de manière positive.
Trafic motorisé : le trafic motorisé est jugé toujours trop important.
Confort : Les itinéraires sont jugés seulement moyennement agréables. Le double-sens cyclable obligatoire dans les rues à sens unique limitées à 30 km/h reste très inégalement appliqué à Tassin, malgré les rappels répétés de La Ville à Vélo auprès de la mairie et de la Métropole.
Sécurité : les usagers continuent de se sentir en danger, sur les grands axes comme dans les rues résidentielles ou pour rejoindre les communes voisines. Aucune amélioration n’est observée pour les publics vulnérables (enfants, personnes âgées), dont la mobilité à vélo reste perçue comme très risquée. Pourtant, leur autonomie et leur santé dépendent fortement de déplacements sécurisés. Leur prise en compte doit être un enjeu majeur du prochain mandat.
Efforts de la ville : Les efforts de la ville sont notés E, traduisant une perception globalement faible. Si la communication municipale en faveur du vélo est vue comme légèrement en progrès, elle reste encore jugée quasi inexistante.
Services et stationnement : Les répondants sont satisfaits de l’offre pour l’achat et la réparation de vélos avec 3 magasins sur la commune et un atelier d’autoréparation dont La Ville à vélo a contribué à la création. En revanche, l’offre de location reste très limitée : une seule station Vélo’v à Tassin, jugée insuffisante.
En résumé : la progression est réelle mais trop lente et les habitants expriment une forte attente d’améliorations rapides.
Où concentrer les efforts pour transformer notre territoire ?
4 alertes de longue date
Les répondants ont identifié sur une carte les points noirs de la commune, autant de lieux clés à aménager ou réaménager pour rendre la pratique plus sûre et agréable :
Avenue Charles de Gaulle et carrefour Libération : le projet TEOL devrait améliorer le secteur sud, mais la partie nord reste à l’arrêt. Il existe une forte demande pour la réalisation de la VL5.
Carrefour très dangereux à vélo : pour aller de l’av. Charles de Gaulle à la rue François Mermet on se retrouve à attendre au milieu de l’intersection à vélo au milieu de nombreux véhicules qui roulent très vite, c’est très dangereux. Je préfère rallonger mon itinéraire plutôt que de passer là lorsque j’ai ma fille dans le siège bébé.
Autopont / avenue de la République : aucun projet n’est prévu sur ces lieux. La prolongation des aménagements bus/vélo de l’avenue de la république jusqu’à la VL8 reste incertaine. A propos de l’autopont :
Très routier, le Mordor quoi !
Chemin Finat-Duclos : quelques améliorations ont été obtenues grâce à un collectif d’habitants (Pétition), soutenu par La Ville à Vélo, mais un projet global (existant avant que M. Charmot ne décide de tout abandonner lors de son premier mandat) reste à relancer.
Route dangereuse et beaucoup de passage d’enfants et ados à vélo et trottinette car établissement scolaire proche
Chemin de Chante-Ruisseau / rue Georges Kayser (partie nord) : il s’agit d’un secteur encore mal desservi, nécessitant des travaux.
Montée/Descente sans voie cyclable alors que cela permettrait de rejoindre le lycée de Charbonnières ou Tassin et la future voie de Lyon en construction.
Aujourd’hui, l’accès aux lieux du quotidien à Tassin reste un parcours d’obstacles.
2 points noirs bientôt corrigés
Route de Paris / Valvert / Forestière / Franklin Roosevelt : les aménagements de la VL8 sont en cours. Une amélioration est attendue rapidement.
Bas de l’avenue Victor Hugo : depuis l’enquête, les travaux de la rue du Bourbonnais et de la rue Marietton ont été finalisés, entraînant une forte hausse de la fréquentation cycliste, traduisant une grande satisfaction. Un aménagement sécurisé définitif est attendu sur le bas de l’avenue Victor Hugo qui traitera en même temps les problèmes récurrents de stationnement gênant.
La place Vauboin : un aménagement qui divise
La requalification récente de la place Vauboin a suscité des avis partagés : certains saluent le progrès, d’autres jugent les réalisations insuffisantes.
Carrefour de l’horloge : réaménagement complet du carrefour avec insertion d’une piste cyclable, d’arceaux vélo, de plantations
Anneau cyclable ajouté. Avec des plots au milieu, des feux toujours rouges, des réinsertions dans la circulation quasi impossibles ! Je ne prends plus l’anneau cyclable, plus dangereux et chronophage qu’autre chose. Si au moins il était à double sens….
La Ville à Vélo avait alerté dès la conception (en pointant les risques de conflits voitures/vélos, les feux mal placés et mal cadencés, le manque d’îlots de protection et en proposant une bidirectionnelles sur la partie Est pour faciliter le tourne à gauche depuis Victor Hugo et la connexion à la future VL5…).
Cet exemple souligne l’importance d’une véritable concertation citoyenne.
Stationnements vélo à Tassin
Malgré des progrès avec la création du garage sécurisé près de l’Atrium par la mairie de Tassin, l’équipement reste insuffisant. Les points les plus critiques sont :
les commerces (place des Tuileries, avenue de la République) ;
la gare de Tassin-Écully, où la demande d’intermodalité vélo-train est forte.
Des promesses non tenues
En 2020, les candidats aux municipales avaient été interrogés par La Ville à Vélo sur leur programme vélo. Si M. Pascal Charmot avait pris des engagements, cinq ans plus tard, le bilan est mitigé :
Refus du développement du réseau express vélo (Voies Lyonnaises) sur le territoire.
Projet de l’avenue du 8 Mai 1945 : projet qui prévoyait la création d’une fausse zone de rencontre en supprimant de fait le double sens cyclable, en contradiction avec la loi LAURE.
Absence de mise en place d’une formation systématique pour les enfants (police municipale ou programme Savoir Rouler à Vélo*).
Ce décalage entre les promesses et les réalisations contribue en partie à la faible évolution de la note attribuée par les usagers. Le potentiel existe, mais il reste largement sous-exploité en l’absence d’une politique volontariste et cohérente.
Transformer notre territoire par le vélo : trois leviers concrets
Le Baromètre Vélo confirme que les actions visibles au quotidien sont perçues positivement par les habitants. Exemple : les aménagements récents de l’avenue Victor Hugo ou de l’avenue de la République.
Trois mesures simples et accessibles pourraient être mises en œuvre dès le prochain mandat :
Repenser la circulation : revoir le plan de circulation et transformer des voiries existantes pour créer des itinéraires sécurisés.
Généraliser le 30 km/h en ville : mesure efficace et peu coûteuse pour réduire les dangers et encourager les mobilités actives (déjà adopté par près d’une commune sur deux dans la métropole de Lyon, dont nos communes voisines Ecully, Charbonnières-les-Bains).
Adapter et entretenir les aménagements : aligner les infrastructures avec les usages actuels et assurer leur entretien régulier.
L’urgence d’apaiser et de protéger
A Tassin, 90,7 % des répondants se déclarent victimes de violence motorisée
Les résultats du Baromètre vélo 2025 montrent qu’en France, 3 cyclistes sur 4 déclarent avoir déjà subi une situation de violence motorisée (agressions, comportements intimidants). A Tassin, ce sont 90,7 % des répondants qui se déclarent victimes de violence motorisées sur les 12 derniers mois. Cette violence est verbale mais aussi physique, via le véhicule ou avec les poings. Ces violences touchent particulièrement les publics vulnérables. La mort du cycliste Paul Varry en octobre 2024 rappelle que ces incidents ne sont pas isolés.
Réduire la vitesse, développer des aménagements sécurisés et agir sur les comportements routiers sont des réponses indispensables.
Le rôle du « Savoir Rouler à Vélo »
À l’échelle communale, former les élèves de CM1 et CM2 au programme Savoir Rouler à Vélo est une mesure concrète pour :
transmettre les bons réflexes,
renforcer la sécurité,
préparer des usagers autonomes et responsables.
Le Savoir Rouler à Vélo est un dispositif d’État lancé en 2018, partiellement subventionné. Il vise à former les enfants de 6 à 11 ans à une pratique sécurisée du vélo, à acquérir des compétences de circulation et à gagner en autonomie. L’objectif national est que 100 % des élèves soient formés d’ici 2027.
A Tassin, la mairie n’a pas jugé utile de mettre en œuvre ce dispositif. La future municipalité est fortement encouragée à déployer ce programme.
L’engagement d’une équipe municipale ou métropolitaine est indispensable au succès d’une politique cyclable. A quelques jours des élections municipales et métropolitaines, il n’est pas facile de s’y retrouver entre les promesses qui se ressemblent toutes, mais ne s’équivalent pas forcément.Si toutes les listes se déclarent “pour le vélo”, la plupart sont frileuses quand on regarde de plus près leurs promesses qui manquent d’ambition. Bruno Bernard coche toutes les cases pour la ville cyclable, tandis que David Kimelfeld, actuel président de la métropole, est un challenger sérieux. La Ville à Vélo a interrogé les candidat·e·set partage avec vous ses impressions, pour vous permettre de #VoterVélo les 15 et 22 mars !
La méthode
Nous avons à la fois organisé un débat, compilé les déclarations des candidat·e·s dans les médias. Via le site Parlons-vélo, nous avons également préparé, pour chaque circonscription, un questionnaire précis, basé sur le Plan Vélo Citoyen présenté en janvier 2020 par les associations cyclistes Grands-Lyonnaises. Toutes les listes ont répondu à nos questionnaires, dans au moins une commune ou une circonscription métropolitaine. Pour comparer les programmes, nous avons procédé thème par thème, en favorisant les projets précis, chiffrés et datés. Nous craignons en effet que des déclarations d’intention trop vagues ne soient pas suivies d’effet. Nous avons aussi été attentifs aux contradictions internes des programmes et en particulier aux promesses faites à la voiture qui peuvent être incompatibles avec le développement d’un réseau cyclable.
Les résultats
Le programme de Bruno Bernard (Maintenant Lyon) est le plus détaillé et le plus ambitieux, quel que soit la commune ou l’arrondissement considéré. Il privilégie des solutions simples pouvant être mises en place rapidement comme on le voit par exemple dans la proposition de réaménager le quai Gailleton. En seconde position, David Kimelfeld (Ensemble avant tout) dispose d’un programme sérieux et complet également. S’il n’y a pas de doute sur la volonté de faire avancer la cause du vélo, les propositions évoquées sont un peu plus timides sur le rééquilibrage de l’espace public. Renaud Payre (La Gauche Unie) et Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en Commun) affichent de réelles ambitions mais leur programme ne sont pas poussés au même niveau de détail et laissent de grandes zones de flou. Gérard Collomb (Prendre un temps d’avance) a des ambitions pour un réseau cyclable mais il manque les autres composantes du système vélo. De plus, certains tronçons du réseau vélo express sont conditionnés à la réalisation de l’Anneau des Sciences – donc ne seront pas réalisés avant 2040. Quant aux autres candidats, leur programme ne comportent presque aucune mesure sur le vélo. Vous voulez en savoir plus ? Consultez ci-dessous les points qui nous ont semblé importants !
La mobilité, et particulièrement le vélo se sont imposés comme sujets majeurs des municipales 2020.
La campagne nationale « Parlons Vélo ! Municipales 2020 » de la Fédération des Usagers de la Bicyclette permet à chaque citoyen.ne de comparer les plans vélo proposés par les candidat.e.s
L’antenne villeurbannaise de la Ville à Vélo a demandé aux candidat.e.s de répondre à 40 questions pour connaître leurs engagements pour une ville cyclable pour toutes et tous.
Ce questionnaire est la déclinaison villeurbannaise du Plan vélo citoyen concocté par La Maison du Vélo Lyon, La Ville à Vélo et les ateliers de la CLAVette (Janus, Le Chat Perché, Change de chaîne, La P’tite rustine, Les Bikers, Tricycle)
Nous avons pu analyser les questionnaires des listes ayant répondu avant le 6 mars midi
– Cédric Van Styvendael, Villeurbanne en commun
– Béatrice Vessiller, Pour Villeurbanne avec Béatrice Vessiller
– Clément Charlieu, Un Nouvel Elan pour Villeurbanne
– Emmanuelle Haziza, Villeurbanne au Cœur
– Prosper Kabalo, Villeurbanne C’est Vous
Les 40 questions ont été classées dans 9 thèmes:
– Plan vélo et organisation
– Grands axes / REV / coupures urbaines
– Apaisement des rues
– Sécurité
– Stationnement vélo
– Réduction de la place de la voiture
– Faciliter l’accès au vélo
– Culture vélo
– Questions diverses et commentaires
Sur chaque thème les réponses ont été analysées et notées de 0 à 5.
Voici les résultats:
Retrouvez ici les réponses complètes de chaque liste avec les réponses de « Philippe Vieira Villeurbanne 2020 pourquoi pas? » dont les réponses n’ont pas été envoyés dans les délais fixés par notre équipe de bénévoles et n’ont donc pu être analysées
Longuement attendu, le projet de Loi d’orientation des mobilités (LOM) est enfin adopté par un ultime vote de l’Assemblée nationale ce 19 novembre. L’objectif de cette loi est de faciliter les déplacements de tous les jours, en ville comme à la campagne et, in fine, s’attaquer à la source majeure de pollution que sont les transports. Au programme ? Moins de grands projets et plus d’entretien des réseaux de mobilité du quotidien, la priorité est mise sur le report modal vers les modes actifs. Tour d’horizon de quelques grandes avancées pour le vélo.
Reconnaissance du vélo
Après deux ans de concertation et plusieurs allers-retours entre l’Assemblée nationale et le Sénat, la LOM reconnaît le vélo comme un mode de déplacement à part entière, vertueux pour notre santé comme pour l’environnement. Plus de 10 % des amendements proposés concernaient le vélo. En consacrant une enveloppe annuelle de 50 millions d’euros pour résorber les discontinuités cyclables, la LOM parachève le Plan vélo dévoilé par le Premier Ministre en septembre 2018. L’objectif ? Tripler la part modale du vélo dans les déplacements du quotidien d’ici 2024, en passant de 3 à 9 %.
Le changement de comportement passe par un vrai système vélo
Au-delà de la définition des « mobilités actives », le texte prévoit d’autres mesures pour (re)mettre les Français.es en selle. Citons notamment :
L’introduction de la « LAURE interurbaine » dans le Code de l’environnement : « À l’occasion des réalisations ou des rénovations de voiries hors agglomération, les gestionnaires auront l’obligation d’évaluer le besoin d’aménagements cyclables». Cette nouvelle disposition entend servir de levier pour résorber les coupures cyclables dans les espaces d’entrées et de sorties de villes, souvent identifiées comme des points noirs majeurs.
La mise en place du Fonds vélo, confirmé depuis l’annonce du Plan vélo, qui vient utilement compléter les autres financements disponibles pour et dans les territoires (Dotation de soutien à l’investissement local, financements européens, Contrats de Plan État-Région, financements des collectivités…).
La confirmation de l’apprentissage de la mobilité à vélo dès le plus jeune âge à l’école, avec l’objectif de permettre à chaque élève de maîtriser, à son entrée au collège, la pratique autonome et sécurisée du vélo dans l’espace public (programme savoir-rouler).
La création d’un « forfait mobilités durables », qui remplace l’Indemnité Kilométrique Vélo, permettant aux employeurs de verser jusqu’à 400 € par an à leurs salariés qui se rendent au travail à vélo, (sous réserve d’un accord d’entreprise ou décision de l’entreprise). L’État généralisera la mise en place de ce forfait pour tous ses agents d’ici 2020, à hauteur de 200 €/an.
Un encadrement pour l’identification des vélos pour lutter contre le vol et le recel de vélos via la création d’un fichier national et le marquage obligatoire des vélos neufs dès le début de l’année 2021.
L’amélioration de l’intermodalité vélo + train et vélo + autocar en rendant le stationnement sécurisé obligatoire dans les gares et les pôles multimodaux à horizon 2024, ainsi qu’en rendant obligatoire l’emplacement destiné au transport de vélos non démontés dans les trains neufs ou rénovés et dans les autocars neufs ou rénovés hors services urbains (au minimum cinq vélos).
L’obligation pour les poids lourds (tout véhicule > 3,5t), à partir de 2021, de signaler leurs angles morts, par exemple par des autocollants, pour renforcer la sécurité des cyclistes et piétons.
L’obligation d’accompagner les publicités automobiles d’un message promotionnel encourageant l’usage des mobilités actives et partagées.
Mise en œuvre pratique à préciser
Le texte marque une avancée considérable pour changer le visage de la mobilité quotidienne, mais plusieurs questions restent encore en suspens quant à la mise en œuvre concrète de cette loi. Les décrets d’application doivent notamment préciser la qualité et la durabilité de l’identification des vélos, les volumes d’emports de vélos dans les autocars et les trains, et la mise en œuvre du programme savoir-rouler.
La réaction de Fabien Bagnon au projet Part Dieu, à lire sur Rue89Lyon.