Le plan modes doux du Grand Lyon est un document d’orientation et de programmation des interventions du Grand Lyon en matière de déplacements doux (vélos, piétons en
particulier). Un premier plan a été adopté en 2003. Aujourd’hui le Grand Lyon a pour ambition de passer de 2,5% À 5% de part modale des déplacements à bicyclette à l’issue de ce mandat en 2014.
Les services des communes du Grand Lyon ont été amenés à formuler des propositions de mise en Å“uvre entre septembre 2008 et janvier 2009. Ces propositions sont maintenant soumises à concertation avec les communes composant le Grand Lyon. Le Conseil Communautaire est sensé approuver ce plan par délibération en Juillet 2009.
A Lyon, chaque mairie d’arrondissement est associée et doit rendre un avis pour le 30 avril 2009.
Geneviève s’est rendu à la réunion de présentation organisée par la mairie du 3eme arrondissement de Lyon, voici son compte-rendu.
Geneviève s’est rendue à la réunion de présentation organisée par la mairie du 3eme arrondissement de Lyon, voici son compte-rendu.Voici le document qui a été présenté pour la concertation avec les habitants :
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Enfin un plan cyclable qui tient compte des usages et des usagers !
La première impression est bonne : le plan modes doux du Grand Lyon se décompose bien en deux parties distinctes, l’une pour les cyclistes quotidiens, l’autre –pas encore dévoilée- qui améliorera l’accessibilité piétonne. Tous, piétons, cyclistes, l’avaient demandé : arrêtons d’encourager la pratique du vélo sur les trottoirs et de faire croire que piétons et cyclistes peuvent cohabiter dans des espaces aux largeurs réduites ! Cessons de faire des aménagements cyclables dans les petites rues tranquilles alors que les comptages montrent que les cyclistes empruntent majoritairement les axes de voiries structurants !
Le projet est ambitieux :
Passer d’une moyenne de 10 km par an réalisé sous le précédent mandat {(si on enlève les 5 km des berges du Rhône qui sont un parc de promenade linéaire avant d’être un itinéraire cyclable)} À 30 km : 20 km d’axes cyclables structurants sur des voiries principales et fonctionnant dans les deux sens : aller –retour sur le même axe ; 10 km de réseau secondaire pour irriguer les quartiers et rejoindre ces axes cyclables majeurs.
On note avec satisfaction la volonté d’un rééquilibrage des transversales nord-sud jusqu’À présent fortement négligées pour privilégier l’est-ouest et le rabattement sur Part-Dieu et Presqu’île. Pour ce qui concerne le 3ème arrondissement de Lyon, le plus grand et le plus peuplé, les axes proposés sont notamment Saxe- Foch- Jaurès, Garibaldi (1ere phase Lafayette-Bouchut en 2009 mais un aménagement mixte piéton-cycle non satisfaisant serait envisagé (À examiner et surtout à discuter pour trouver une alternative)), Vivier-Merle (début prochain des travaux), Part-Dieu-Vénissieux le long de T4 et Part-Dieu-Tête d’Or (sur bd des Brotteaux) , liaison 8ème / Villeurbanne (rues Rebatel dès 2009 entre Montbrillant et Albert thomas – Feuillat – Mistral), boulevard Pinel- rue du Vinatier et, en est-ouest, avenue Félix Faure et route de Genas.
Les abords de la gare feront l’objet d’une réflexion ultérieure liée aux arrivés de T4, Lesly, C1, C2 À l’est. Les stationnements vélos ne sont pas oubliés : des propositions des citoyens sont attendues pour placer 1 000 « arceaux Wilmotte », si possible sur voirie plutôt que sur trottoir.
Les propositions de complément ou réajustement sont à faire remonter via les conseils de quartier : sur le 3ème arrondissement, Françoise Chevalier, en charge des déplacements, jouera à fond cette carte de la concertation ; ses homologues du 8ème et du 9eme veulent faire de même. Ailleurs, le dialogue sera-t-il aussi ouvert avec tous les usagers ? Tout doit être bouclé mi–mai.
Des « manques » ont déjà été pointés par des habitants du 3ème : des axes majeurs comme Lacassagne et l’un des deux axes Bonnel ou Lafayette mais c’est un refus du SYTRAL ; des demandes plus secondaires mais justifiées comme l’avenue Esquirol ; la liaison Bonnand-place d’Arsonval ou encore Rebatel-piste Léa pour éviter de partir à l’ouest pour aller à l’est.
Des attentes connexes : des zones 30 (malheureusement pas budgétisées dans le mandat hors presqu’île) et plus de Pédibus : appui possible de la maison du vélo « Pignon sur rue ».
Des aberrations également citées: effacement des pictogrammes sur rue Mazenod ; des propositions rejetées par plusieurs cyclistes : renfort des bandes cours Gambetta par des « banquettes » comme sur le cours Charlemagne.
Après ce tableau idyllique (ça fait du bien de rêver un peu) revenons sur terre : quel budget donc quel délai ?
Sur les 90 M€ annoncés pour le mandat, il reste…15 M€ pour ce réseau structurant et 7 M€ pour le secondaire répartis sur les 55 communes de la Courly
Donc, la règle de 3 donne 5,5 M€ pour Lyon intra-muros soit une moyenne de 22 km si on fait de la simple bande et non de l’aménagement « vitrine » joli mais cher et souvent « casse-gueule » (genre pistes étroites surélevées longeant des portières automobiles). Comme il y a déjà plus de 50 km d’aménagements identifiés sur Lyon, À raison de 6 km par an (22/5), cela fait un chantier pour deux mandats minimum.
Mais, me direz-vous, comment passe-t-on de 90 À 22 M€ ?
– 30 M€ pour le grand projet vitrine d’embellissement de l’agglo les berges de Saône, et pour les aménagements modes doux liés aux tram (Léa phase 2 + T4) ;
– 15 M€ pour des passerelles « modes doux » ;
– 11 M€ pour la seule zone 30 de la Presqu’île (qui aura le double mérite d’être la plus grande et la plus chère de France ; mais sera-t-elle la plus exemplaire ? pas pour ses double-sens puisque pour 86 km de voirie, on aura seulement 19 km de double sens) ;
– 5 M€ pour le 2ème tube du tunnel de la Croix-Rousse ;
– 7 M€ pour les 5 000 arceaux de stationnement et l’offre de location de 10 000 vélos pour répondre à une demande des communes périphériques où le Vélo’v est peu adapté.
Le compte est bon !
Geneviève Laferrere