Commission communale d’accessibilité
Lors du conseil municipal de Lyon du 18 novembre 2021, une conseillère municipale, Mme Blanc, s’est étonnée, avec un « humour » quelque peu décalé, de la présence de deux associations cyclistes, dont La Ville à Vélo à la Commission Communale d’Accessibilité (CCA) de la Ville de Lyon. Notre association est effectivement membre de cette commission depuis novembre 2020, et participe plus particulièrement au groupe de travail « Espaces Publics » de cette Commission, qui apporte sa réflexion aux projets d’aménagements de l’espace public, avec en toile de fond le souci de rendre ces lieux accessibles à toute personne, quelles que soient ses capacités en termes de mobilité.
Cela entraîne des visites sur place, avec enregistrement des observations des représentants des diverses associations, en l’occurrence des associations de personnes en situation de handicap et de La Ville à Vélo. Puis, des réunions de synthèse, avec discussion sur les observations formulées, sur la faisabilité des améliorations demandées… Les comptes-rendus de ces réunions sont transmis à la Ville et à ses élu·es.
À la 1ère réunion, certain·es représentant·es d’associations ont été surpris·es de notre présence, par méfiance vis à vis des cyclistes qui roulent sur les trottoirs, ou qui font peur en empruntant les doubles-sens cyclables (DSC). Mais cela s’est très vite dissipé, après rappel du principe commun de la priorité des piétons, de la raison et des effets bénéfiques des DSC…
Nous y avons par exemple évoqué les actions « Cyclistes brillez », au cours desquelles nous avons pu être étonnés que les fauteuils roulants ne soient pas tous équipés d’éclairages : ce n’est effectivement pas prévu sur ceux remboursés pas la Sécurité Sociale !!! Comme si les personnes en fauteuil roulant n’avaient pas besoin de circuler quand il fait nuit ! Suite à cet échange, une association a dit qu’ils allaient essayer de faire remonter ce sujet.
Lors des discussions sur les aménagements, on essaie de prendre en compte les impératifs de sécurité pour les piétons, les cyclistes, les risques de rencontre entre eux et avec les véhicules motorisés; les questions de dénivelés, de dimensions des trottoirs, des aménagements cyclables ou encore de la signalisation, sont abordées en essayant de répondre aux contraintes de toutes et tous.
L’idée fondamentale : le vrai partage de l’espace, avec bienveillance, et en privilégiant l’humain.
Commission Vélo pour toutes et tous, vélo inclusif
Les handicaps sont multiples, et on estime qu’en France, plus de 12 millions de personnes sont concernées, ce qui représente environ 250 000 personnes sur le Grand Lyon, environ un habitant sur 6, et parmi eux, des adhérent·es de La Ville à Vélo !
Nous avons créé une commission interne pour travailler sur les besoins des personnes en situation de handicap se déplaçant à vélo ou souhaitant le faire : oui, certain·es de nos membres sont en situation de handicap, et pour elles et eux, il est plus facile de se déplacer à vélo que de marcher, utiliser les transports en commun, ou conduire une voiture. Que leur vélo soit adapté ou non, elles et ils ont souvent des contraintes de mobilité (problèmes d’équilibre, difficulté pour se baisser ou se mettre en danseuse, besoin de limiter les conflits, fatigabilité …) : les aménagements doivent inclure toutes ces exigences. Se pose également la question du stationnement : des arceaux plus espacés, des emplacements plus longs, et comment les signaler pour qu’ils restent disponibles aux cyclistes qui en ont le plus besoin.
Dans le contexte des Voies Lyonnaises, pour lesquelles des aménagements de voirie conséquents vont être menés, il nous importe que ces contraintes soient prises en compte dès le début des projets. Une ville qui prend la mesure des besoins des personnes en situation de handicap intègre aussi ceux des personnes âgées, des familles avec poussette ou vélo « gros gabarit », et est plus confortable pour tous et toutes !
D’autres questions se sont posées : par exemple, pour bénéficier de l’aide à l’achat du Grand Lyon, il faut acheter le matériel dans un magasin se situant sur le territoire de la métropole. Or, les revendeurs de vélos adaptés sont rares, les types de vélos sont multiples, et il n’est souvent pas possible de trouver le matériel adapté à sa propre situation dans la métropole. Cela pose un problème concret pour tester le matériel et savoir s’il conviendra, mais aussi un problème financier, puisque le vélo ne sera pas éligible à l’aide du Grand Lyon. La commission a donc rédigé un courrier pour demander une dérogation pour les vélos adaptés.
Une autre question a été soulevée suite à la possibilité de monter avec son vélo dans un tram (hors heure de pointe) : c’est possible uniquement avec un vélo standard, les tricycles par exemple en sont exclus. Ce point a été remonté au Sytral et est en attente de réponse.
Cette commission « Vélos pour toutes et tous, vélo inclusif » regroupe des personnes en situation de handicap ou non, qui souhaitent une ville plus inclusive : si vous souhaitez la rejoindre, contactez-nous !