La Ville à Vélo en 2021

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Retour en arrière sur les actions de l’association en 2021 : actions de lobbying, groupes locaux

Le vélo par les chiffres

En 2021, le vélo confirme sa pertinence pour faciliter les déplacements : rapide, non polluant, économe, faible encombrement, procurant une activité physique quotidienne et en plein air. Le vélo séduit par ses atouts et les habitants du Grand Lyon sont de plus en plus nombreux à l’utiliser au quotidien. Les compteurs automatiques de vélos du Grand Lyon battent des records (+24 %, 37 millions de passage sur les détecteurs de comptages en 2021), les locations de Vélo’V aussi : que ce soit en septembre (le mois avec la plus forte fréquentation habituelle), en hiver, sur l’ensemble de l’année, les chiffres sont tous à la hausse. Les témoignages que nous avons reçus pour les portraits du calendrier de l’Avent de La Ville à Vélo sont aussi le reflet de la diversité des utilisateurs du vélo ! Oui, le vélo est une solution de mobilité pour tout le monde – ou presque. Et si le 4 juillet, la Convergence 2021, la grande fête lyonnaise du vélo, a été quelque peu gâchée par une météo matinale pluvieuse, la foule présente en nombre l’après-midi sur la place Bellecour pour tester des vélos-cargos ou longtails, ou pour se rendre compte des angles morts des bus, a bien montré l’envie croissante des Grands Lyonnais de choisir ce mode de déplacement.

2021, c’est aussi l’année du 3ème Baromètre des Villes Cyclables de la FUB : plus de 250 000 cyclistes (et 27000 non cyclistes) ont répondu à cette enquête nationale pour exprimer leur ressenti sur la cyclabilité des communes dans lesquelles ils et elles se déplacent. Sur le Grand Lyon, 36 communes ont atteint le minimum de 50 réponses pour donner lieu à l’analyse des résultats : toutes les communes de 1ère couronne sont couvertes, et c’est au total 13 communes de plus que lors de l’édition 2019. Les résultats complets ne sont pas encore connus, mais les cartes des points noirs, des améliorations et des manques de stationnement vélo sont d’ores et déjà des outils précieux de dialogue entre associations et collectivités.

Une association militante

En 2021, La Ville à Vélo s’est battue au côté de la FUB pour mettre du vélo dans la Loi Climat et Résilience : deux marches Climat, des actions de lobbying auprès des députés et sénateurs du Rhône ont finalement permis de transformer la prime à la conversion en prime mobilité durable, en cas de mise au rebut d’un véhicule polluant.

En amont des élections régionales du printemps 2021, nous avons participé à la création d’un collectif vélo Auvergne-Rhône-Alpes, composé d’une trentaine d’associations, pour structurer un plaidoyer commun et dialoguer avec les équipes de campagne : le vélo doit aussi avoir sa place dans les déplacements périurbains et ruraux, et la Région a un rôle important en tant qu’organisatrice des mobilités. L’intermodalité vélo-TER (ou cars interubains) est un levier fondamental pour diminuer l’usage de la voiture individuelle pour des déplacements intrarégionaux : déplacements professionnels, trajets domicile-lieu d’études, voyage à vélo. 

Au niveau local, notre association s’est attachée à répondre aux différentes concertations et consultations en cours pour défendre le rôle et la place du vélo dans nos rues : que ce soit sur le bruit, sur le plan de protection de l’atmosphère, sur les projets du Sytral (T9, T10, métros, BHNS), sur la modification du PLU-H, sur la Rive Droite du Rhône ou au sein du projet de CPER, le vélo est un atout pour améliorer les déplacements et le cadre de vie, et mérite qu’on lui consacre une place décente dans les politiques publiques.

Pour sensibiliser les équipes municipales à la création d’aménagements cyclables et les inciter à promouvoir le vélo, nous avons envoyé à tous les maires – ou leurs adjoints à la voirie – un exemplaire du livre « Pourquoi pas le vélo » de Stein Van Oosteren : tous les bienfaits du vélo illustrés par des exemples concrets, les freins à son utilisation démontés les uns après les autres, pour rendre la France (et la métropole de Lyon?) cyclable. Au printemps, nous leur avons aussi rappelé dans une tribune qu’il ne suffit pas de parler « vélo », mais qu’il faut agir concrètement en créant des aménagements, en prenant (un peu) de place à la voiture pour que les cyclistes deviennent visibles et légitimes dans nos rues. Les bonnes habitudes se prennent tôt : accorder de la place aux cyclistes dans l’espace public, former les cyclistes les moins aguerris, est indispensable pour lutter contre la sédentarité, dont celle des enfants, comme nous le rappelons dans une tribune publiée par le Progrès.

Avec Alternatiba 69, Greenpeace Lyon, la Clean Cities Campaign, des parents d’élèves de l’école Michel Servet, nous avons créé la coalition La Rue Est À Nous – Lyon : l’objectif de cette coalition est de promouvoir des rues piétonnes (ou avec le minimum de circulation) au niveau des écoles pour améliorer la qualité de l’air respiré par les enfants et par tous les habitants du quartier. Moins de voitures, c’est aussi une meilleure sécurité, et moins de bruit. L’autre objectif de cette coalition est de démontrer les méfaits de la pollution de l’air due à l’automobile pour aboutir à la diminution, et, à terme, à l’interdiction complète, des véhicules à moteur thermique en ville.

Oui, mais les cyclistes …

Les cyclistes sont souvent suspectés de générer des embouteillages – qui existaient bien avant la présence de pistes ou bandes cyclables – , mais aussi de se mettre tout seuls en danger : pas de lumière, feu rouge grillé, sens interdits, non port du casque… Certes, personne n’est parfait, et les cyclistes pas plus que les autres. Preuve en est par exemple le nombre de cyclistes circulant sans éclairage de nuit. Pour les sensibiliser, nous avons mené en novembre une campagne de distribution de catadioptres (obligatoires sur les roues et les pédales). Concernant les feux rouges, une campagne du Grand Lyon est en cours pour équiper tous les feux tricolores de panonceaux « M12 » autorisant les cyclistes à passer au rouge après avoir céder la priorité aux autres usagers, dont les piétons. C’est une bonne mesure visant à limiter le risque de se retrouver « oublié » dans l’angle mort d’un véhicule arrêté au feu. Passer, en respectant le Cédez-le-Passage, alors que le feu est rouge permet de sauver des vies : rester visible et loin des autres véhicules au démarrage. Pour les sens interdits, rappelons qu’en zone 30, toutes les rues sauf arrêté pris par le maire sont à double sens pour les cyclistes : c’est une façon d’affirmer que la place des cyclistes est sur la chaussée et non sur le trottoir.

Et le casque ? Il est facultatif, et c’est très bien comme ça, chacun juge en fonction de ses conditions de déplacement de l’opportunité d’en porter un ou non ! Un projet de loi a (encore !) été déposé au Sénat pour rendre son port obligatoire. Or, les bénéfices du vélo en termes de santé, même sans casque, compensent largement le risque de blessures à la tête en cas d’accident. Rendre le casque obligatoire serait contre-productif car cela dissuaderait certains utilisateurs du vélo de continuer à le pratiquer… sans compter que la protection apportée par ce morceau de polystyrène lors d’un accident contre un poids lourd, ou même une voiture, est très faible. Tout début 2022, nous avons mobilisé nos adhérents pour qu’ils demandent à leurs sénateurs et sénatrices de ne pas voter pour cette loi, et nous avons publié une tribune pour expliquer notre position. 

Ce qui améliore la sécurité des cyclistes, c’est clairement la création d’aménagements cyclables qui leur permettent de se déplacer sans conflit avec les autres usagers … mais encore faut-il qu’ils soient respectés ! Pour alerter les élus de l’anarchie du stationnement automobile sur les bandes et pistes cyclables, et montrer aux automobilistes la dangerosité de ce comportement, notre association a organisé une manifestation « Protège ta piste ».

L’accidentologie et, plus généralement, la sécurité routière sont un enjeu majeur pour assurer l’augmentation de la part du vélo dans les modes de déplacement : qui a envie de mettre sa vie en danger en pédalant ? Nous avons ainsi cherché à faire évoluer le label « Ville Prudente », attribué à quatre communes du Grand Lyon, et à de nombreuses autres en France, pour leur « exemplarité en matière de prévention et de sécurité routières ». Dans les faits, une « ville prudente » a-t-elle moins d’accidents qu’une ville sans label ? Les accidents y sont-ils moins graves, en particulier pour les piétons et les cyclistes ? La réponse est – malheureusement – non. Nous avons écrit à des membres du conseil d’administration de l’association Prévention Routière, qui sélectionne les villes et villages prudents : un label, pourquoi pas, mais avec des critères clairs d’attribution, et qui prenne en compte les résultats d’accidentologie ! L’objectif affirmé devrait être d’atteindre la Vision 0 : Zéro mort et blessé grave sur la route, et ce n’est pas un panneau en entrée de ville qui protège celles et ceux qui y circulent !

Une association à l’écoute des cyclistes

Au-delà d’actions de lobbying au niveau national, la Ville à Vélo est avant tout une association locale : représentée dans les neuf arrondissements de Lyon, dans près de 30 communes du Grand Lyon et dans deux communautés de communes limitrophes, pour dialoguer avec les élus et les citoyens du territoire, susciter la création d’aménagements de voirie ou de stationnements vélo, faire des campagnes d’information, ou encore promouvoir le savoir rouler à l’école. 

Ces représentants locaux connaissent bien leur secteur, et leur expérience a été fondamentale pour commenter les itinéraires du réseau des Voies Lyonnaises : où sont les points durs, quels secteurs seront facilement aménageables, quels sont les points de vigilance à avoir. 

Elles et ils organisent également des actions de terrain : comptages, tractages, manifestations, visites de terrain, ateliers d’autoréparation, rencontres avec les élus et entre adhérents, analyse des résultats du Baromètre des villes cyclables… pour une prise en compte globale du vélo ! 

La Ville à Vélo est aussi présente au sein des commissions modes actifs de la Métropole, de la Commission Communale d’Accessibilité de la ville de Lyon, de la Commission Consultative des Services Publics Locaux (CCSPL) du Grand Lyon et du Sytral ; elle rencontre au besoin Keolis, le Sytral, des chefs d’entreprises ou des syndicats pour favoriser le vélo dans les déplacements domicile-travail, des aménageurs urbains : partout où les cyclistes ont besoin d’affirmer leur place.

La Ville à Vélo, c’est aussi des petites mains qui gèrent le site internet, les réseaux sociaux, le « nuage-cumulus », la compta, le courrier, l’envoi des newsletter, bref, qui assurent le quotidien de l’association, merci à elles et eux !