Michel Sardou a dit au cours de cette émission « ll n’y avait pas les trottinettes qui vraiment nous les cassent et il n’y avait pas les vélos, que je ne supporte pas. Ils grillent tous les feux rouges. Le prochain, j’me l’fais », sur un ton très énervé.
Le présentateur de l’émission, M. Delahousse, n’a pas interrompu M. Sardou, ne l’a pas repris et n’a fait aucun commentaire. Aucun des autres invités de l’émission n’a réagi.
De tels propos, qui plus est proférés à une heure de grande écoute et sur une chaîne publique, sont inadmissibles, ils incitent les automobilistes à être encore plus violents à l’encontre des cyclistes, et laissent croire que cette violence est à un tel point banalisée et socialement admise qu’elle peut être proférée publiquement.
Au cours de cette séquence, l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse a donc été violé :
« Seront punis de cinq ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ceux qui, par l’un des moyens énoncés à l’article précédent, auront directement provoqué, dans le cas où cette provocation n’aurait pas été suivie d’effet, à commettre l’une des infractions suivantes :
1° Les atteintes volontaires à la vie, les atteintes volontaires à l’intégrité de la personne et les agressions sexuelles, définies par le livre II du code pénal […] »
Ces propos vont dissuader les cyclistes les moins téméraires à continuer à se déplacer à vélo car ils renforcent leur sentiment d’insécurité. Or, ce sentiment d’insécurité est le 1er frein à la pratique du vélo, comme le montrent les différentes enquêtes de la Fédération des Usagers de la Bicyclette. Dans le contexte actuel (crise énergétique, réchauffement climatique, congestion automobile dans toutes les grandes villes, hausse de la sédentarité …), ce type de discours est encore plus inopportun !